À l’école primaire, plus d’un enfant sur cinq n’a pas les capacités visuelles optimales pour assurer son apprentissage et sa réussite scolaire. Alors que la majorité (80 %) de l’acquisition des connaissances passe par le système visuel au cours des 12 premières années de l'enfant [1], le dépistage précoce est primordial. Devons-nous attendre certains signes avant de faire évaluer votre enfant?
Quels sont les signes à surveiller chez un enfant?
Alors que 61 % des parents canadiens pensent à tort pouvoir déceler les problèmes visuels de leur enfant, comment être mieux outillés? [2] L’examen oculovisuel est recommandé vers l’âge de trois ans, même s’il n’y a pas de signes. Vous pouvez toutefois faire dépister votre enfant n’importe quand, à partir de l’âge de 6 mois. « Les signes à surveiller sont un œil qui louche vers l’intérieur, un enfant qui plisse beaucoup des yeux, qui se cogne dans les objets, qui rapproche les objets de son visage, explique Yves Michaud, optométriste à la Maison Philémon. Avant 7 ans, c’est une période critique pour le développement des yeux. Si les deux yeux ne sont pas aussi forts l’un que l’autre, l’un d’entre eux peut devenir paresseux. C’est donc important de dépister le plus tôt possible pour permettre au cerveau de bien se développer. »
« Mon enfant n’aime pas porter ses lunettes »
Votre enfant a tendance à oublier ou perdre ses lunettes? « S’il a besoin de lunettes toute la journée, c’est important qu’il les mette sur son visage dès le matin, conseille Sophie Perrier-Côté, opticienne propriétaire chez Philémon Maison d’Optique. Pourquoi ne pas les ranger dans un étui rigide sur sa table de nuit? S’il a une prescription plus légère, il peut les conserver dans son sac à dos. Un bracelet de rappel peut l’aider à ne pas les oublier dans sa routine. Une corde élastique en arrière de la tête peut aussi l’empêcher de les enlever à tout moment. »
Pour faciliter l’acceptation des lunettes, on recommande de faire les examens oculovisuels très tôt. « À la garderie, les éducatrices ont le temps de les aider à porter leurs lunettes, en faisant des bricolages sur ce thème par exemple. Surtout, les parents doivent surveiller leur réaction quand ils apprennent la nouvelle. Les enfants sont des éponges, alors si leurs parents ont une réaction négative, cela va teinter leur regard. »
À quoi ressemble le premier examen?
L’examen oculovisuel est très ludique. « Nous utilisons des jeux, des marionnettes, des lunettes en trois dimensions et des lumières pour attirer l’attention des enfants, raconte M. Michaud. L’examen est très rapide, d’une dizaine de minutes. Comme les yeux des enfants ont une très grande capacité à forcer, nous insérons parfois des gouttes dans les yeux afin de mesurer les prescriptions cachées. Pour rassurer les plus jeunes, nous avons un toutou Manimo, et pour les enfants plus anxieux ou avec des besoins spéciaux, nous leur prêtons une balle de stress. »
Bon à savoir
Au Québec, l’examen oculovisuel des enfants de moins de 18 ans par l’optométriste est couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Ils bénéficient aussi de 250 $ pour l’achat de lunettes et lentilles, et ce, tous les 2 ans. Le seul frais est les gouttes, si nécessaire.
Pour en lire davantage : Comment protéger les yeux des enfants?
[1] OOQ, récupéré de : www.ooq.org/fr/la-vision-et-lenfant
[2] OOQ, récupéré de : www.ooq.org/fr/la-vision-et-lenfant